SUS AU VIRUS !
D’un mal peut sortir un bien. Le vieil adage n’a pas perdu de sa vérité. Quand on voit la formidable mobilisation qui se met en place dans tous secteurs de la société et singulièrement dans l’automobile qui montre une fois de plus sa formidable résilience et sa capacité à s’adapter au pire. Dans le désordre, parfois, dans la hâte, bien souvent, mais toujours dans le souci de mettre en œuvre cet esprit de solidarité qui singularise l’espèce humaine et lui donne tout son prix.
Que ce soit Total mettant 50 millions d’euros de bons d’essence à disposition du personnel médical, Alliance Autocar proposant ses services à prix coûtant aux fameux EPHAD (140 établissements ont répondu à son appel jusqu’ici !), Vroomly travaillant main dans la main avec le CNPA pour signaler au grand public tous les réparateurs ouverts, et tant d’autres initiatives dont la liste s’allonge par effet d’émulation, la profession ne se résigne pas à subir et ne limite pas ses seules perspectives à la survie financière. Bel exemple d’altruisme spontané à l’ère du capitalisme ultra-libéral !
Déjà s’ébauche la perspective du Day After. Du lendemain. Du jour difficile où au sortir de l’urgence et du face-à-face avec la mort et la souffrance et le confinement tout ensemble, il faudra se retrousser les manches et reconstruire.
Au risque de désespérer les chevaliers zélés de l’Apocalypse et les prophètes de malheur, ne peut-on y voir les prémisses d’un monde nouveau ? D’un monde où les vraies valeurs, les valeurs éternelles, celles qui nous ont fait sortir des ténèbres et accéder à l’humanité, retrouveront leur place. Autrement. Mais nécessairement. Quand on veut bien se souvenir de tous les soubresauts qui auraient dû nous alerter, et en dernier lieu la jacquerie des Gilets jaunes, cicatrice morte au flan de notre Société, comment ne pas voir dans la pandémie du jour une forme non pas de châtiment divin propre à ravir les sectes de malheur, mais une juste sanction de notre incapacité à voir et à entendre les appels à l’aide des plus faibles et des plus vulnérables.
La performance ne serait-elle pas en train de passer de mode ? Et la bienveillance de monter en puissance ? C’est tout le mal que je nous souhaite.