

L’occasion ou jamais !
L’argus vient de geler sa cote légendaire. Du jamais vu depuis mai 1940 ! Faut-il que la situation soit grave pour ajouter du confinement au confinement… Reste que cette décision courageuse qui a le mérite de repousser d’autant le spectre des dépréciations de stocks, et donc d’actifs, ne résout rien quand au fond. La vérité, la vérité « vraie », viendra du marché. Et seulement du marché. Autrement dit, de la rencontre toujours incertaine de l’offre et la demande en vertu du principe (plutôt vaseux) des vases communicants. Qui prend aujourd’hui une dimension totalement inédite. Suspense ! Que va-t-il se passer ? Comment vont réagir des consommateurs encore frappés de sidération et déjà en état de syndrome post-traumatique ? Vont-ils se ruer toutes affaires cessantes dans les concessions ?
Non, bien sûr. Il n’y aura pas d’émeutes dans les show-rooms… La voiture n’étant pas un bien de consommation ordinaire. On peut en sacrifier l’achat sans douleur excessive. Et arbitrer en faveur de dépenses autrement plus immédiates et indispensables pour se nourrir, se loger ou se soigner. À moins de sombrer dans les produits illicites, comment imaginer une demande spontanément fraîche et joyeuse, quand l’appétit et l’appétence font défaut ? Triste perspective, condamnés que nous sommes à nous en remettre aux effets possiblement heureux d’un plan de relance maousse-costaud. Même si on fait confiance aux efforts conjugués de la Triple alliance : PFA, CNPA… et ministère de l’Économie ! Car par chance, Le Maire de Bercy n’est pas la maire de Paris !
Sauf que… Sauf que la réalité, quand on prend la peine d’aller la débusquer, est bien plus souriante qu’il n’ y paraît. Et quitte à passer pour un fou (de ceux dont Shakespeare croit qu’ils font l’Histoire…), mon instinct, primaire et basique à souhait (bien que dépollué de toute référence à la sublime Sharon…), me laisse accroire que la voiture, plus précisément la voiture d’occasion, pourrait être la grande gagnante de la catastrophe où nous pataugeons tous comme des cormorans mazoutés.
Par quel miracle ? Tout bonnement du fait que la demande de mobilité va exploser après des siècles d’enfermement, et que cette demande première, vitale, va s’exacerber sur la sécurité, mais pas n’importe quelle sécurité : la sécurité sanitaire (sortez les casseroles !). Et là nos fameux « transports en commun », parés des plus belles vertus (seuls ceux qui ne les ont jamais empruntés peuvent les fantasmer…), ont du souci à se faire… Qui se précipitera demain le cœur léger dans le Métro ou le RER aux heures de pointe ? Qui osera y envoyer ses enfants, sinon contraint et forcé (malheur aux pauvres !) ?
Frappé par la Révélation, un penseur de gauche comme Jacques Attali vient de se convertir à l’évidence, cent fois occultée, à savoir que la mobilité ne va pas « se massifier », mais au contraire « s’individualiser ». Seulement, dans l’immédiat (pouvoir d’achat en berne oblige !), nos besoins de mobilité vont devoir être couverts au moindre coût, disons au coût le plus juste. Et c’est là que le VO entre en scène, et la LOA avec lui qui se met à monter en puissance, aussi irrésistiblement que dans le VN. M’est avis que les futures cotations « déconfinées » de L’argus et des autres officines attachées à transcrire la réalité du marché nous réserveront de belles surprises. Si on se mettait à croire à l’âge d’or du VO ? Le VO d’or, ça sonne bien !
Publié par Pierre Mercier le mardi 28 avril 2020

SPÉCIAL CORONAVIRUS
François Kruta – Ubudu
Publié par Pierre de Vilno le 27 avril 2020

SPÉCIAL CORONAVIRUS
Olivier Flavier – Groupe Argus
Publié par Pierre de Vilno le 27 avril 2020

SPÉCIAL CORONAVIRUS
Xavier Horent – CNPA
Publié par Aurélien Fleurot le 24 avril 2020

SPÉCIAL CORONAVIRUS
Lucas Bornert – Voi
Publié par Aurélien Fleurot le 24 avril 2020

SPÉCIAL CORONAVIRUS
Thierry Koskas – PSA
Publié par Aurélien Fleurot le 23 avril 2020

SPÉCIAL CORONAVIRUS
Frank Marotte – Toyota France
Publié par Aurélien Fleurot le 23 avril 2020
Une idée-choc : la dette à perpétuité…
Dès le début du confinement, et au risque de choquer nombre d’entre vous, j’avais annoncé que nous allions être affrontés à la plus grande catastrophe économique de l’Histoire. La plus effroyable, la plus terrifiante, la plus dévastatrice. Rien à voir avec 2008 ou même 1929. Ni l’un ni l’autre n’avaient privé la moitié de l’espèce humaine de sa capacité à se mouvoir et à travailler en toute liberté. Même Camus n’aurait pu l’imaginer pour corser le scénario de La Peste… Quel que soit le régime politique, de la Chine totalitaire à nos belles démocraties occidentales, partout la puissance publique a fait de nous des détenus domestiques, des repris d’injustice !
Devant l’ampleur de la catastrophe qui se chiffre en milliers de milliards d’euros et en dizaines de millions de chômeurs à l’échelle du Monde, l’urgence nous porte aujourd’hui d’urgence au déconfinement. Alors même que la situation sanitaire est loin d’inspirer la sérénité, notamment en France et dans les pays voisins. Nous voici donc poussés au déconfinement, certes prudent, partiel, encore largement incertain. Mais au déconfinement… et surtout, surtout, à la relance ! Et le grand mot est lâché comme la solution-miracle propre à conjurer l’effondrement collectif. La pandémie coronavirusienne n’a toujours pas son vaccin ; le krach planétaire a déjà son antidote… Réjouissez-nous à l’insu de notre plein gré !
Question élémentaire : comment assurer pareille relance ? Et singulièrement dans l’univers automobile. Les constructeurs, de leur côté, se disent prêts. Bouillant même d’impatience dans leurs starting-blocks. Et on peut leur faire confiance pour la remise en marche de l’appareil productif. Si une industrie a su rebondir et s’adapter à toutes les situations de marché et aux foucades règlementaires des administrations les plus obtuses, c’est bien l’industrie automobile. Hélas, trois fois hélas ! l’enjeu se situe ailleurs… La relance, la relance dont chacun se réclame, porte non pas sur l’offre, mais sur la demande. Autrement dit sur la consommation.et sur l’appétit des particuliers comme des entreprises à acheter des voitures. Neuves ou d’occasion. Une bagatelle de 7 millions d’unités et plus…
Or la mauvaise nouvelle se réduit à une observation de simple bon sens : en temps de crise, et nous y sommes, l’automobile apparaît comme la dépense majeure dont on peut faire l’économie sans drame. Repousser l’acquisition d’un véhicule de quelques mois, voire d’un an ou plus, où est le problème ? Qui ne l’a fait, contraint et forcé, sans renoncer à rouler pour autant ? Le problème, car il y en a un, et de taille, frappe de plein fouet le distributeur qui va se retrouver très vite en panne sèche, faute de clients.
Pour avoir approché nombre de concessionnaires ces derniers jours, la prise de conscience n’a pas tardé. Partout, la colère gronde, prête à exploser. Pourtant, aucun d’eux n’a envie de l’exprimer. Aucun. De peur de la réaction des constructeurs, comme d’habitude, et en particulier de ceux qui mettent la pression aujourd’hui. De peur aussi de la réaction des pouvoirs publics qui font tomber les ordonnances comme à Gravelotte. De peur tout bonnement d’ébranler les colonnes du temple, les marques n’ayant plus, depuis des lustres, les moyens financiers d’antan où GM et Ford caracolaient à Wall Street…
L’heure n’est pas simplement au report des charges sociales et des prélèvements fiscaux, ni même à leur annulation possible, peut-on entendre à l’envi . L’heure n’est pas davantage aux prêts garantis par l’État, qui vont peser comme autant de dettes certaines dans un océan d’incertitudes. L’heure est et doit être au renforcement massif des fonds propres dont le faible étiage assèche depuis toujours les PME françaises. Bercy y réfléchit très fort. En jurant vouloir voler au secours des grands groupes et des ETI qu’il considère comme stratégiques. Et le concept d’une dette publique perpétuelle, oui, perpétuelle, recommence à faire son chemin dans les meilleures têtes pensantes, même les plus orthodoxes comme Alain Minc. Sans même parler d’Emmanuel Macron qui rêve d’un reset planétaire… Pourquoi dès lors ne pas s’emparer de l’idée et surtout la faire aboutir ? De l’audace !
Publié par Pierre Mercier le jeudi 23 avril 2020

SPÉCIAL CORONAVIRUS
Cécile Gauffriau – L’Échangeur de BNP Paribas Personal Finance
Publié par Aurélien Fleurot le 22 avril 2020