
L’heure est au réalisme et à la vérité. Et nous n’avons perdu que trop de temps à jouer les autruches. La crise terrifiante que nous traversons aujourd’hui est la pus grande crise économique de l’Histoire. De toute l’Histoire. Oh certes, ce n’est pas l’Apocalypse pour autant, mais c’est tout de même une bonne répétition générale… Et l’automobile, notre automobile, déjà chargée de tous les péchés d’Israël et quelques-uns en prime, n’avait pas besoin de ce coup de grâce…
Comme vous, je vois, j’entends les prévisionnistes de métier avancer des chiffres de production qui donnent le vertige à -20/-25% en moyenne et même un scénario du pire à moins de 70 millions de véhicules. Mais sur quelles bases ? Sur celles du passé qui n’est déjà plus ? D’un présent qui nous fuit chaque jour davantage ? D’un futur où leurs algorithmes ne rythment plus à rien ?
De fait, que savons-nous aujourd’hui ? Que savons-nous du moment tant attendu où prendra fin notre confinement et celui de nos voisins européens ? Les docteurs tant-mieux parient sur fin avril-début mai ; les docteurs tant-pis, sur la Rentrée où le Mondial d’autrefois ne sera déjà plus au rendez-vous. Et entre deux, les pragmatiques mettent une petite pièce sur le mois de juin où le Gouvernement nous promet des tests en nombre enfin suffisant et avec eux la fin de la réclusion façon Sysiphe.
Mais croyez-vous que la relance sera présente au rendez-vous de nos absences ? Par quel miracle ? Croyez-vous que le bon peuple va se précipiter comme un seul homme dans les concessions ? Croyez-vous que les entreprises qui portent 60% du marché du neuf vont investir massivement pour rattraper trois mois de retard ? Qui ne sait que les ventes perdues ne se rattrapent jamais ? La voiture n’est pas un bien de première nécessité. Hélas ! On peut en retarder l’achat de plusieurs mois, voire de plusieurs années, surtout quand l’urgence est ailleurs. Là où règne aujourd’hui le virus couronné. Avec près de la moitié de l’humanité en état de sujétion absolue…
Et puis… et puis il y a l’été. L’été meurtrier qui tue tout espoir de redémarrage économique avant la fin août. Ce qui nous amène immanquablement, mécaniquement, à septembre. Au mois des salons d’antan qui ont déjà fondu comme neige. En deux remps, trois mouvements, nous serons rendus à l’automne, l’époque incertaine que les virus affectionnent tout particulièrement… Vous voyez où je veux en venir ? Eh oui, à cette fameuse « seconde vague », que beaucoup redoutent sans oser la nommer. Parce qu’elle nous rappelle une autre vague dévastatrice, celle de la grippe espagnole du début du siècle dernier qui fit dix fois plus de victimes que la première…
Le pire n’est jamais sûr, dit l’adage, mais ce n’est pas en l’occultant qu’on s’y prépare ou qu’on le rend moins probable. Allons, retrouvons le courage des soldats de l’An 1 et des Poilus ! Ça ne dépend que de nous, et pas des caprices de l’Olympe…
Publié par Pierre Mercier le mercredi 25 mars 2020